Published October 22nd at 7:02pm - 178 ♥ - 4 min read
[FR] Chronique Musicale : Ne Obliviscaris - Exul
Salut, ça faisait longtemps n'est-ce pas ? (surtout en français)
Faut dire que j'ai pas mal été occupé en dehors de la blockchain puis je suis tombé gravement malade. Mais là je reprends possession de mes mains et j'en profite pour écrire une chronique sur un album qui m'a vraiment surpris (agréablement j'entends).
Cet album m'a tellement chamboulé qu'il arrive sans problème à hisser ce groupe dans mon top 5 de mes albums préférés (de tout les temps !)
Historique du groupe
Pour commencer, parlons un peu de ce groupe australien fondé en 2003 à Melbourne.
Pour passer rapidement sur le line-up, à l'origine fondé par Marc "Xenoyr" Campbell (Chant) et Corey Baker (ex-batteur), ils furent rejoint par une chanteuse soprano et par Tim Charles (chanteur et violoniste).
Plusieurs changements de line-up plus tard, ils sortent enfin une démo en 2007 : The Aurora Veil. Celle-ci possède 3 titres qui seront repris dans leur premier album.
Fun fact : Dan Presland (batteur) remplacera Corey Baker puis devra quitter le groupe en fin 2011 à cause de la distance, pour revenir mi-2012 le batteur officiel qui officie encore. Et quel batteur mes ami.e.s !
Cinq années !!! Il a fallu cinq ans avant la parution de leur premier album, Portal of I, qui posera les base de leur métal extrême progressif. Il aurait pu sortir avant si Benjamin Baret (guitare) n'avait pas galéré a avoir son visa australien (il est Français).
Après ce premier essai transformé, vient le temps du second album Citadel, sorti en 2014 après une campagne de financement participatif qui a bien réussie (86000 USD sur 40 000 demandés). Fort de leur première expérience, Citadel est une véritable pépite alliant Trash / Death / Black / prog metal et il devient impossible de réellement classer Ne Obliviscaris.
Puis vient 2017 et la sortie de Urn, qui est, à mon sens, l'album le moins abouti du groupe. Rempli de bonnes idées, il souffre cependant de longueurs dispensables et de compositions moins abouties.
Exul, le coup de maître
Parlons maintenant de ce qui nous intéresse ici, à savoir leur dernier méfait. Intitulé Exul, il est de ces album qu'il est impossible d’oublier.
Pour jouer un peu avec les mots (c'est ma chronique, je fais ce que je veux), Exul est un excellent exutoire sans excuses exaltant d'exquises expérimentations et d'esquisses metalistiques.
Ne Obliviscaris aiguise ses compositions et les musiciens montrent réellement de quoi ils sont capable sur cet opus hors du commun. De très longues pièces ne montrant aucun temps mort, des ambiances spontanées et jouissives, une production sans failles et des mélodies dantesques parcourant une violence et une noirceur incisives, voilà de quoi Exul est fait.
Gardant les gimmicks habituels utilisés depuis le début de leur carrière, mélangeant musique "classique", accalmies basse batteries, guitares affûtées avec leurs riffs très marqués et cette dualité de chant si propre aux australiens, Exul amène Ne Obliviscaris un cran au dessus. Et c'est bien pour cela que je fais l'effort d'écrire cette chronique. Ils nous emmènent dans des sphères jamais perçues. Exul est dotée d'une intensité rarement atteinte sur un album.
Là où j'ai été clairement le plus impressionné, c'est l'équilibre dont fait part Exul. Point de temps morts mais aucun remplissage. Le mix de chaque morceau est finement ciselé pour convenir à tout les instruments et les chants ne prennent pas trop de place. Doucement bercé par une mélodie mélancolique (l'intro de Misericorde II) ou un défonçage de crâne sans limites (Graal), Exul m'a fait ressentir un tas d'émotions et de sentiments tout au long de l'album.
J'ai aussi particulièrement apprécié ces moment acoustiques habillement disséminés dans l'album (sur Equus ou Suspyre par exemple). Rare sont ces moments qui arrivent à me provoquer quelque chose mais là, force est de constater que Ne Obliviscaris en a fait tout un art maîtrisé à la perfection.
Il y en a tellement à dire sur cet album qu'il m'est difficile de tout dire tant il est riches et bien réalisé. Les cordes (violon / violoncelle / alto / guitares) s'entremêlant avec une précision chirurgicale, la rythmique qui fait preuve d'une science plus qu'exacte et qui sublime cet art et ces chants tellement maîtrisés qui nous pénètrent sans concessions, etc.
Bref, cet album est riche, dense, et fait preuve d'une qualité incomparable. Je dois dire que je suis littéralement tombé amoureux des six australiens derrière Ne Obliviscaris. Exul est une pièce maîtresse du Metal progressif extrême. Autant il est le digne successeur de Portal of I qui avait ouvert la voie, autant Exul montre à quel point ce style est loin d'avoir montrer toute sa beauté.
Conclusion
Je ne me souviens pas d'un album m'ayant donné tout ce panel de ressentis, aussi différents soient-ils. Cette richesse et cette densité n'est pourtant pas monolithique ou répétitive.
Pour finir, je dirais qu'Exul est sincèrement un album qui m'est cher et qui a ses richesses qui se dévoilent au fil des écoutes. Amateur.ice.s de musique extrême, jetez vous sur cette pépite et donnez lui votre meilleure écoute.
Mention spéciale à Dan Presland qui, non content de nous offrir cet album où il excelle, a aussi officié l'année dernière pour le groupe américain Iapetus qui nous a, lui aussi, fourni un très grand album de Black metal, The Body Cosmic. Mais celui-là, c'est pour une autre fois ;)
Pour finir, je vous laisse le lien pour l'écouter via Youtube:
Crédit Photo :
- Photo du groupe : MetalZone
- Cover de l'album : Marc "Xenoyr" Campbell
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